Chrysler CORPORATION

L’histoire de Chrysler Corporation, c’est d’abord celle d’un homme
Walter P. Chrysler (WPC) et de sa passion pour la mécanique et les moteurs

Il est né aux Etats-Unis en 1875. A cette époque, l’automobile ne s’est pas encore répandue sur les routes de la planète. En matière de transport, c’est l’âge d’or des chemins de fer.

En 1892, lorsque la première automobile apparaît aux Etats-Unis, WPC a donc 17 ans. Jeune apprenti dans un atelier des chemins de fer, son ambition est de devenir mécanicien sur locomotive.

En 1899, il n’y a encore que quelques centaines d’automobiles aux Etats-Unis, en majorité importées, Walter P. Chrysler, toujours dans les chemins de fer est maintenant un mécanicien qualifié. Très apprécié pour son habileté, il devient à trente trois ans, le plus jeune directeur du Service de la Traction du Chicago Great Western Railway.

Il se trouve à Chicago pour son travail en 1908, au moment de l’ouverture du Salon de l’automobile, l’un des premiers du genre.. Il s’y rend et tombe littéralement amoureux d’un engin extraordinaire : une Locomobile – c’est la marque – carrossée en « Phaeton » (torpédo à sept places), énorme voiture blanche agrémentée de filets rouges. Walter P. Chrysler n’a jamais possédé de voiture, il ne sait pas conduire et ne dispose que de 700$ alors que l’objet de sa passion en vaut 5 000… Le lendemain il persuade un banquier de lui prêter la différence et achète la voiture.

Pendant trois mois, la voiture ne quitte pas le garage où Chrysler passe son temps à la démonter et à la remonter. Sa vocation avait pris un tournant définitif. Trois ans après, il est directeur de la Production Industrielle chez Buick. Cinq ans plus tard, il est en même temps Vice-Président de Général Motors. En 1920 on lui demande de remettre sur pied Willys-Overland puis de renflouer les Chalmers et Maxwell. C’est à partir d’une Maxwell modifiée et améliorée que WP. Chrysler construit la « Chrysler 6 » présentée au public en janvier 1924, modèle doté d’un ensemble de perfectionnements techniques remarquables pour l’époque.

En 1925, Chrysler Corporation est fondée et Walter P. Chrysler en est élu Président.

En 1926, Chrysler Corporation passe du 37ème au 5ème rang des constructeurs américains et au 4 ème rang en 1927. Cette année là, la production s’élève à 192 000 véhicules. Les différents modèles de Chrysler sont alors situés dans la gamme des prix moyens. Pour étendre leur marché, les responsable de l’entreprise songent à un nouveau modèle d’un prix accessible au plus grand nombre. Baptisé « Plymouth », il est présenté pour la première fois au public en juillet 1928. C’est la même année que Chrysler Corporation étend sa capacité de production en rachetant les usines et la marque Dodge, fort connue et appréciée aux Etats-Unis pour ses caractéristiques d’endurance et de robustesse.

La grande dépression de 1929, fait disparaître des dizaines de constructeurs automobiles. Chrysler résiste à la tourmente et, en 1936, la production dépasse pour la première fois 1 000 000 de véhicules.

WPC restera Président de Chrysler Corporation jusqu’à son décès le 18 août 1940. Son successeur sera K.T. Keller qui avait précédemment rejoint Chrysler Corporation.

C’est sous la présidence de L.L. Colbert que sera signé le premier accord Simca-Chrysler.

Accords entre Simca et Chrysler

Au sein de la communauté économique en train de naître en Europe, les deux autres grands constructeurs, Général Motors et Ford, possédaient déjà une très forte implantation. Il était logique pour Chrysler de rechercher un partenaire européen susceptible de l’introduire dans la Communauté. Selon un programme mûri de longue date des contacts eurent lieu en Grande-Bretagne et en Allemagne. Mais les hauts dirigeants de la Chrysler Corporation, ne manquèrent pas d’être impressionnés par la rapidité et l’ampleur de la croissance de Simca. L’absorption de Ford S.A.F., suivie de l’extension ultra rapide du centre de production de Poissy, étaient des éléments aptes à retenir l’intérêt du 3ème « Grand Américain ». En 1957, Chrysler Corporation s’engage activement dans une politique d’investissements en Europe et cherche à s’associer avec des constructeurs disposant déjà sur place d’importantes capacités de production. En France des pourparlers sont engagés avec Simca qui cherche, de son côté, à exporter aux Etats-Unis. C’est dans un climat propice à un rapprochement que se négocia le premier accord Chrysler Simca étudié au cours des contacts entre les présidents L.L. Colbert H.T. Pigozzi entourés de leurs états majors respectifs.

L’annonce parvint à Simca en août 1958. La Chrysler Corporation se rendait acquéreur des 15% du capital social détenus par la Ford Motor C° depuis 1954 en rétribution de l’apport fait à Simca en cédant sa filiale Ford S.A.F. Cette part a été portée dès la fin de la même année à 25%.

Dans le cadre de cet accord, d’autres clauses harmonisaient l’action mondiale des deux groupes :

  • Chrysler allait assurer la distribution des voitures Simca aux Etats-Unis, sur une base de 60 000 unités par an.
  • A Genève était créée la Chrysler Internationale S.A. (C.I.S.A.) chargée d’harmoniser l’action extérieure de la Corporation, et qui conclut avec Simca un accord définissant le partage des responsabilités.
  • L’accord prévoyait aussi la bivalence des usines de montage qui assembleraient simultanément des produits Chrysler et Simca. Ceci concernait les usines fonctionnant aux Pays-Bas, en Irlande, en Afrique du Sud, en Australie, au Venezuela et au Mexique
  • Enfin une liaison technique permanente s’établirait entre Poissy et Détroit. Des ingénieurs de haut niveau ayant été immédiatement délégués au titre de conseillers. Cette coopération allait s’avérer franche et fructueuse.

L’annonce de cette nouvelle d’importance capitale pour l’avenir de la Société compléta l’ambiance euphorique des manifestations « Simca » marquant le salon de l’automobile 1958 et la fin de l’année. La grande réunion annuelle des concessionnaires connut un éclat tout particulier : elle précédait de quelques jours seulement la grande manifestation du 17 octobre 1958 : l’inauguration officielle de l´usine de Poissy.

 

De Simca à Chrysler France

A partir de cette date, les activités en Europe de Chrysler et Simca sont confondues jusqu’en 1978, année de cession au Groupe Peugeot-Citroën.

En 1963, la participation de Chrysler Corporation est portée à 63%. HT. Pigozzi se retire et laisse, fin mai, la présidence de la société à Georges Héreil, ancien Président Directeur général de Sud-Aviation.

Les dirigeants de Poissy doivent maintenant tenir compte des exigences américaines. Le « Pentastar » apparaît discrètement en bas de l’aile avant droite des modèles qui deviennent des Simca Chrysler.

En 1964, l’entreprise complète ses moyens de production en construisant à La Rochelle une usine de 87 000 m² destinée à l’usinage des suspensions avant et arrière, des amortisseurs et des boîtiers de direction.

En 1965 création de la Sté des Automobiles SIMCA par fusion de Simca automobiles et de 22 sociétés.

En 1967, c’est le lancement de la Simca 1100, modèle d’avant-garde dans sa conception, à la fois robuste et brillant, remarquable par son caractère pratique et fonctionnel. En décembre Harry Cheseborough, directeur Planning Produits Européens, est nommé Directeur général de Simca. Le permis de construire du Centre technique de Carrières-sous-Poissy est déposé. Les premiers occupants y arriveront en 1969 au moment du développement du Centre d’essais de Mortefontaine (60). La même année un important accord est signé avec Matra Automobiles. Les deux entreprises décident de créer un bureau d’études commun ayant pour mission de concevoir et développer des produits destinés à certains secteurs spécifiques du marché. Ces modèles sont construits dans les usines Matra de Romorantin à partir des ensembles mécaniques de base fournis par Simca Chrysler et commercialisés par le réseau Simca Chrysler puis Chrysler France sous le nom de « Matra Simca ».

En 1970 Chrysler Corporation porte sa participation à 99,3% et lui donne son nom. C’est la création de Chrysler France. Ce nom apparaît sur le fronton du B3 de l’usine de Poissy.